Le Mercantour, parc national sauvage protégé, recèle une multitude de trésors. Anthony est parti de l'Authion jusqu'à Chateauneuf-d'Entraunes pour une marche de quatre jours avec son sac et son appétit de découvrir encore un peu mieux la montagne.
Le parc du Mercantour est réputé pour être le plus sauvage de France. Chauvinisme local ou réalité ? L'idée de traverser la zone me trottait dans la tête depuis un bon bout de temps. Je me suis décidé à partir deux jours avant le départ que je fixais au sommet du massif de l'Authion. L'arrivée s'est naturellement déroulée à Chateauneuf-d'Entraunes au gré de mes quatres jours de pérégrinations. Je vous raconte chacune de mes étapes en espérant vous faire apprécier les paysages traversés. Avec 18 kilos sur le dos, un brin d'insoucience, j'ai appris qu'en montagne je ne décidais de rien : ni du chemin, ni du temps. Ce sont les imposantes pentes qui nous guident. Je me suis laissé emporter, bercer par ses parfums et ses beautés avec un bonheur indescriptible. J'ai suivi les failles (géoloqiques) qui me laissaient entrevoir un chemin. Les sommets sont tout sauf dangeureux, c'est nous qui choisissons de l'être...ou pas. En montagne tout orgueil est interdit : le pied (avec quelques ampoules)!
ETAPE 1 : Massif de l'Authion (2080m) - Madone de Fenestre (1900m)
(2000m+ et 2000m-) : données calculées sans GPS mais avec carte IGN
De l'Authion, j'ai rejoint le refuge des Merveilles par le GR 52. J'ai suivi la longue ligne de crête jusqu'au col de Raus (1999m) pour ensuite relier le pas du Diable (2340m) près du lac Fourca. A ma grande joie, une biche a traversé juste devant moi. J'ai ensuite choisi de grimper jusqu'à la cime du Diable (2561m) par le Pas du Trem (2480m). L'ascension ne pose aucune difficulté et la sente qui mène jusqu'au sommet est bien marquée. De là-haut, le panorama sur les lacs de la vallée des Merveilles est somptueux. Les chamois sont légion et je remarque que bon nombre de chevreaux accompagnent leur mère. Après le refuge de Nice, un voyage commence dans l'histoire. Toujours par le GR 52, le marcheur peut apercevoir les gravures protohistoriques datant pour la plupart de l'âge de Bronze. La visite se termine au pied du col de Valmasque. Une petite grimpette pour ensuite profiter de la vue plongeante sur la vallée des Merveilles côté Sud et le lac Basto côté Nord. J'enchaîne très vite par la montée jusqu'à la baisse du Basto. Je glisse dans les névés avec jubilation. Au refuge de Nice, je prends donc la direction du Pas du Mont Colomb. La montée est assez raide dans le pierrier et la redescente jusqu'à la Madone de Fenestre un peu longue en fin de journée. Le contrebas du site religieux est parfait pour le bivouac. Edith et les enfants me font la joie de me rejoindre et nous profitons ensemble d'une belle soirée sous les étoiles.
Au départ de l'Authion
A la baisse de Saint-Véran
Vue sur le lac de la Murca depuis la cime du Diable
Cime du Diable
Lac du Trem
Chamois près du refuge des Merveilles
Gravure protohistorique : "Le Christ"
Vallée des Merveilles
Vive la fraîcheur!
Rhododendron ferrugineux
Vue sur la vallée des Merveilles de la baisse de Valmasque
Gentianes de Koch
L'eau omniprésente...
Le refuge de Nice
Cime Saint Robert à gauche et le Gélas au milieu
A la baisse de Saint-Véran
Vue sur le lac de la Murca depuis la cime du Diable
Cime du Diable
Lac du Trem
Chamois près du refuge des Merveilles
Gravure protohistorique : "Le Christ"
Vallée des Merveilles
Vive la fraîcheur!
Rhododendron ferrugineux
Vue sur la vallée des Merveilles de la baisse de Valmasque
Gentianes de Koch
L'eau omniprésente...
Le refuge de Nice
Cime Saint Robert à gauche et le Gélas au milieu
ETAPE 2 : Madone de Fenestre - St Dalmas de Valdeblore (1330m)
(1600m+ et 2200m-)
Au petit matin, je prends la direction du col de Fenestre pour faire un petit coucou à l'Italie. J'évolue dans un décor minéral avec quelques apparitions de chamois qui me guettent de la cime Est de Fenestre. La vue sur le versant de la plaine du Pau est encombrée par les nuages du matin. Je rejoins le Pas des Ladres pour ensuite descendre vers le magnifique lac de Trécolpas. Après en avoir pris plein la vue, j'entame la longue descente du Boréon. De là, au gré de mon humeur solitaire, je décide de quitter le GR 52 assez fréquenté en cette saison pour grimper vers la cime du Piagu, recommandée par Mylène et Stéphane, que je ne connais pas. Je découvrirai le col de Salèse et le vallon des Millefonts une autre fois. Jusqu'au Pas des Roubines, j'évolue dans une atmosphère champêtre jusqu'à découvrir l'accueillant sommet du Piagu. Les verts paturâges et les fleurs d'été donnent à l'endroit des allures de paradis. De la cime du Piagu, la vue est imprenable sur le vallon de la Madone de Fenestre et les sommets alentours. Je ne regrette pas mon détour. Une plaque a été déposée sur un cairn et mentionne les trois trailers morts lors du grand raid du Mercantour 2009. J'ai une pensée émue pour eux mais aussi pour Thierry Fadini l'organisateur que je connais et qui pense continuellement à ce drame. Aujourd'hui, le ciel est radieux mais le mauvais temps peut très vite rendre la montagne insurmontable. La descente vers Saint Martin de Vésubie se fait à l'ombre des arbres, à l'ombre de la mémoire. Arrivé à la capitale de la Suisse Niçoise, j'ai la surprise de retrouver Edith et les enfants qui m'enserrent dans leurs bras. Après ce plein de bisous, j'enchaîne avec la montée vers Saint Dalmas de Valdeblore où je plante ma tente en compagnie de toute la famille dans le charmant camping caravaneige de la commune. Nous recommandons l'endroit à tous : bon accueil et calme garantis!
Lac de Fenestre
Côté français au col de Fenestre...
...et côté italien...
Petit coucou du Pas des Ladres
Lac de Trécolpas
Passerelle près du Boréon
Pas des Roubines
Cime du Piagu
Au sommet
ETAPE 3 : Saint Dalmas - Roya (1465m)
(2200m+ et 2000m-)
Au petit matin, je prends le GR 5 entre Saint Dalmas et Saint-Sauveur. Disons le tout de suite, ce n'est pas un tronçon inoubliable (enfin si du coup...). Après la pente raide qui mène jusqu'à Roure, je me retrouve en territoire connu, celui qui conduit à l'agréable refuge du Longon. En chemin, je croise l'âne Cadichon et Georges le berger. Tous les deux partent chercher les provisions pour la semaine suivante. Ici pas de voiture ni de supermarché! Arrivé au refuge, je suis accueilli par la sympathique famille Rogeri bien connue de Stéphane, Mylène et Emmy. L'endroit est toujours aussi magique avec son cours d'eau, ses pâturages et sa vue imprenable sur le Mont Mounier : l'objectif de la journée! Après une courte étape et des pâtes avalées sur le pouce, je prends la direction du col de Moulines et celui de Crousette. Au fur et à mesure de mon approche, je me décompose. Le ciel est de plus en plus menacant et je marche dans la brume. Quelques grosses gouttes font leur apparition. L'orage menace et je ne vois pas à 10m. Je ne prends pas de risque. Je me contente d'un bref passage à la stèle Valette et je redescends très vite à l'Ubac du Mounier sous une pluie torrentielle qui dure à peine dix minutes. J'hésite à revenir en arrière, le ciel est toujours gris. Je poursuis mon chemin et je me console en sachant que j'ai déja gravi le sommet l'année dernière. Avant la tombée de la nuit, j'atteins le charmant hameau de Roya pour un bivouac bienvenu.
Saint-Dalmas de Valdeblore
Cascade au Longon
George traîne Cadichon
Vacherie de Roure
Le Mounier avant...
... et après...
... et encore après à la stèle Valette
Vallon de Sallevieille
Cascade des barres de Roya
ETAPE 4 : Roya - Châteauneuf-d'Entraunes (1274m)
(1200m+ et 1200m-)
Après un copieux petit déjeuner au gîte d'étape de Roya, je prends un petit sentier en direction du col de Pal. Le balisage est assez médiocre et je passe mon temps le nez sur la carte. En chemin, je croise un berger et son troupeau de moutons (environ 1000 têtes). L'homme m'informe sur la voie à suivre : "Faut que tu passes entre les deux dents là-haut. Tout le monde prend par le vallon mais c'est pas bon." Après une discussion autour du loup qui mange ses animaux "même la journée", nous nous quittons par une vigoureuse poignée de main. Je suis les conseils donnés et j'arrive tant bien que mal jusqu'aux "deux dents". Très vite, je suis pris dans les barres et je peine à m'orienter. Le rocher est friable et après quelques frayeurs (18 kilos c'est lourd!), je parviens à retrouver un pourcentage plus "accueillant" pour m'asseoir. A la lecture de ma carte, je me suis fait avoir comme un bleu : il fallait bien suivre le vallon. La plaisanterie du berger aurait pu me coûter cher. Heureusement, qu'ils ne sont pas tous aussi farceur... Refroidi, je retrouve mon chemin (toujours mal indiqué) pour atteindre enfin le col de Pal avec sa vue magnifique sur la cime du même nom. Je ne tenterai pas l'ascension aujourd'hui. Ma petite famille m'attend à Châteauneuf-d'Entraunes. Après la descente dans les lacets interminables, je retrouve les miens avec des étoiles plein les yeux. Les retrouvailles avec la "civilisation" se font en douceur. L'heure est au retour d'expérience.
Endroit parfait pour un bivouac : terrain plat herbeux près d'une rivière!
Le hameau de Roya
Ce n'est pas le bon chemin...
La cime de Pal
Le hameau des Tourres
On peut brouter en route!
Petite cascade
Arrivée de papa à Châteauneuf-d'Entraunes
Dénivelé total en 4 jours : 7000m+ et 7500m-
Quel plaisir de te lire Anthony. Dire que tu es passé à quelque minutes d'ici, de Valberg. On était à Paris toute la semaine dernière mais je t'aurai bien rejoins sur une étape pour te ravitaller. En tous cas, cela donne envie.
RépondreSupprimerJ'espère que tu as bien récupérer. Dis moi vite pour le trail du Galibier et dis moi quel parcours tu voudrais faire. Bises à vous 5.
Rémi